Une société soumise à l’impôt sur les sociétés peut imputer ses déficits sur ses bénéfices selon deux régimes différents qui ont connu quelques modifications avec la loi de finances rectificative pour 2011 du 19 septembre 2011.
En principe, les déficits sont uniquement reportables sur les bénéfices de la société qui les a subis. De ce fait, lorsqu’une société opère un changement de régime fiscal ou un changement d’activité équivalent à une cessation d’activité, elle perd son droit au report des déficits précédemment constatés.
Les deux régimes de report des déficits sont :
le régime de droit commun, le report en avant (article 209 I du CGI)
Le report en avant permet de reporter les déficits passés sur les bénéfices des exercices futurs, de manière illimitée dans le temps, et ainsi de diminuer l’impôt sur les sociétés dû sur les exercices bénéficiaires.
Il n’existe aucun ordre d’imputation des déficits passés sur les bénéfices.
Depuis la loi de finances rectificative pour 2011, les déficits sont imputables dans la limite de 1.000.000 d’euros, majoré de 60 % du bénéfice imposable excédant cette limite par exercice bénéficiaire.
Exemple :
Une société a réalisé :
- Un déficit de 3.000.000 d’euros pour l’année N-1;
- Un bénéfice de 1.200.000 euros pour l’année N.
Sur l’année N, le déficit imputable s’élèvera :
- Pour la première limite : à 1.000.000 d’euros ;
- Pour la majoration de 60% du bénéfice imposable excédant la première limite : à 60% de 200.000 euros soit 120.000 euros ;
- Au total, le déficit imputable sur les bénéfices de l’année N s’élèvera à 1.120.000 euros.
Le régime optionnel, le report en arrière ou » carry-back » (article 220 quinquies du CGI)
Le report en arrière permet à une entreprise de reporter les déficits constatés à la clôture de l’exercice sur les bénéfices antérieurs.
En réalisant un report en arrière de ses déficits, la société bénéficie d’une créance sur le Trésor Public qui sera remboursable au bout de cinq ans. Cette créance pourra, par exemple, servir à payer l’IS dû au titre des exercices suivants.
Depuis la loi de finances rectificative pour 2011, les déficits ne peuvent plus s’imputer que sur les bénéfices non distribués de l’année N-1, dans la limite de 1.000.000 d’euros.
Lorsque le déficit dépasse la limite de 1.000.000 d’euros, l’excédent de déficit pourra faire l’objet d’un report en avant.
En outre, pour les exercices clos à compter du 21 septembre 2011, l’option pour le report en arrière ne porte que sur les déficits constatés au cours de l’exercice d’option.
Pour opter pour le report en arrière, la société doit :
- Déposer une déclaration n°2039 ;
- Faire mention de son choix pour le report en arrière sur sa déclaration de résultat. En effet, depuis la loi de finances rectificative pour 2011, l’option n’est plus matérialisée par le dépôt d’une déclaration n°2039 mais par la mention faite sur la déclaration de résultat.